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Africa-EU
Energy Partnership

À retenir : deux rapports présentent des recommandations pour renforcer la coopération UA-UE sur le climat

Un dialogue politique nourri

L’Afrique et l’Europe peuvent tirer parti de leur partenariat pour se remettre de la pandémie de COVID-19 par une voie résiliente, à faible émission de carbone et à forte croissance. Les deux continents ont aussi la possibilité de travailler plus étroitement sur la priorité commune que constitue le changement climatique. Deux articles récemment publiés mettent en lumière l’expérience acquise et suggèrent d’utiliser le partenariat existant dans le domaine de l’énergie comme un moyen d’améliorer les travaux visant à atténuer les effets du changement climatique sans compromettre les autres priorités de développement de l’Afrique.

En prévision du 6e sommet de l’Union africaine (UA) et de l’Union européenne (UE), un récent document de travail de l’Institut pour les ressources naturelles en Afrique de l’Université des Nations Unies (UNU-INRA), intitulé Bridges of Opportunity : Partnering for Africa-Europe Green Development (Des passerelles d’opportunité : Partenariat pour le développement vert Afrique-Europe), a mis en avant une voie de transition verte pour l’Afrique. Les auteurs notent que la prochaine phase du partenariat entre les deux continents devrait utiliser le Pacte vert pour l’Europe afin d’amorcer une nouvelle ère dans la collaboration et devrait soutenir les efforts de l’Afrique en matière de numérisation et d’innovation technologique. La pandémie de COVID-19 a montré la fragilité et la vulnérabilité des systèmes économiques et sociaux, non seulement en Afrique, mais dans le monde entier. Les auteurs concluent donc que l’Afrique doit non seulement « mieux reconstruire », conformément à l’Agenda 2063, mais aussi « mieux progresser », en se concentrant davantage sur l’atténuation des effets du changement climatique.

L’énergie comme porte d’entrée pour un programme commun sur le climat

Dans la même veine, une note d’information publiée par le Centre européen de gestion des politiques de développement (ECDPM) analyse la coopération entre l’UA et l’UE en matière de climat et d’énergie, et conclut que, bien que les deux continents aient fait du climat et de l’énergie une priorité commune depuis la création de la Stratégie commune Afrique-UE (Joint Africa-EU strategy – JAES) en 2007, les éléments constitutifs d’un programme commun UA-UE sur le climat commencent seulement à se dessiner. Ces priorités peuvent être renforcées dans la perspective des prochaines réunions internationales importantes, telles que le Dialogue de haut niveau des Nations unies sur l’énergie et la COP26 qui se tiendront vers la fin de l’année 2021.

Les deux publications s’accordent pour dire que le dialogue UA-UE bien établi sur les énergies renouvelables, y compris le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE), et les emplois verts constitue à long terme un point d’entrée pour avancer sur les questions climatiques. Les recommandations évoquent notamment la nécessité d’élaborer une stratégie commune d’écologisation qui réunirait l’Afrique et ses organes régionaux. Les deux documents soulignent la nécessité de se concentrer sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA ou, en anglais, AfCFTA) en tant que catalyseur de mécanismes efficaces et équitables de distribution des revenus, susceptibles d’encourager les mesures d’écologisation et de promouvoir le commerce. Les rapports expliquent également comment les réformes énergétiques en Afrique sont souvent axées sur des mégaprojets à l’échelle du continent ou sur des approches nationales. Au-delà de cela, la ZLECA permet de soutenir les réformes des systèmes énergétiques qui privilégient les interconnexions régionales, le renouvellement et la maintenance des réseaux. En outre, les rapports suggèrent que l’UE pourrait soutenir l’Afrique dans la réalisation de parcours organisés pour mieux intégrer les solutions décentralisées dans les systèmes énergétiques nationaux, car les énergies renouvelables décentralisées (ERD) peuvent stimuler la productivité dans les zones rurales et créer du travail pour les jeunes, qui occupent actuellement 40 % de tous les emplois liés aux ERD.

Les mois à venir seront l’occasion pour l’Afrique et l’Europe de clarifier et d’harmoniser leur discours sur la relance verte et le financement du climat. Le rapport de l’UNU-INRA remarque qu’il est temps de combler le fossé entre la rhétorique et l’action. Il est désormais nécessaire d’accroître les financements consacrés au climat, de soutenir le développement des connaissances et des compétences en Afrique et de susciter l’engagement de la société civile, du secteur privé et d’autres parties prenantes capables de travailler comme agents du changement. 

Le PAEE repose sur son Groupe de pilotage: