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Africa-EU
Energy Partnership

COP27 : les partenariats public-privé indispensables pour accélérer le déploiement des transitions énergétiques

Panel discussion at COP27 on Africa-EU Green Energy Initiative
Un dialogue politique nourri

Les pays africains doivent créer les cadres réglementaires et politiques nécessaires pour orienter les investissements vers l’ODD 7. C’est le principal message qui est ressorti de l’événement organisé le 8 novembre au Pavillon de l’UE à la COP 27 par la Direction générale pour les partenariats internationaux (DG INTPA) de la Commission européenne et la Fondation Afrique-Europe, intitulé « Rolling-out the AEGEI: accelerating its implementation » (Déploiement de l’Initiative Afrique-UE pour l’énergie verte : accélérer sa mise en œuvre).

L’animateur de l’événement, le Dr Kandeh Yumkella, coprésident du groupe stratégique sur l’énergie de la Fondation Afrique-Europe, a ouvert la session en exhortant les intervenant·e·s à trouver des moyens innovants de mettre en œuvre et de déployer l’Initiative Afrique-UE pour l’énergie verte. Dans son introduction, M. Yumkella a souligné combien il est important de mettre l’accent sur des programmes et des mesures pratiques capables de contribuer à la lutte contre le changement climatique, tout en garantissant une transition juste et équitable.

 « Le changement climatique n’est plus un défi technique, nous disposons de solutions aux problèmes auxquels nous sommes confrontés, des solutions techniques. Il s’agit maintenant d’un défi politique, d’un défi humain et d’un défi de collaboration que nous devons résoudre ». – Johan van den Berg

Pour expliquer le contenu de l’Initiative Afrique-UE pour l’énergie verte et les plans portant sur son déploiement, M. Stefano Signore, chef de l’unité DG INTPA F1 Durabilité, énergie, changement climatique et nucléaire, CE, représentant Mme Carla Montesi, directrice du Pacte vert et de la transition numérique à la CE, a souligné l’importance de la coopération étroite qui existe actuellement entre l’Afrique et l’UE dans le secteur de l’énergie. M. Signore a mentionné la nécessité de s’appuyer sur ces fondements pour appliquer le nouveau cadre financier de l’Initiative Afrique-UE pour l’énergie verte.L’initiative avait été proposée par Team Europe lors du Sommet UA-UE de février 2022, faisant de l’accès à l’énergie un des principaux piliers de sa coopération avec l’Afrique dans le cadre du Pacte vert.

Décomposant le détail des besoins financiers, M. Yumkella a noté que l’Afrique aura besoin de 50 milliards d’euros par an pour produire suffisamment d’énergie, plus environ 20 milliards d’euros pour la maintenance. Il a demandé aux intervenant·e·s quelle importance les 2,4 milliards d’euros, qu’il est envisagé de déployer dans le cadre de l’Initiative Afrique-UE pour l’énergie verte, peuvent avoir dans ce contexte. Markus Berndt, directeur général intérimaire de la Direction BEI Monde, a clarifié les choses en faisant la différence entre les 2,4 milliards d’euros, qui représentent le budget destiné à éliminer les risques associés aux projets d’investissement, et les 150 milliards d’euros approuvés pour l’Afrique qui proviennent de la Banque européenne d’investissement et d’autres institutions de développement comme cela a été proposé par Team Europe. Se plaçant du point de vue des États membres africains, Carlos Yum, directeur général de Mphanda Mkwawa Hydro au Mozambique, a insisté sur l’importance des partenariats avec les banques d’investissement, l’Union européenne et d’autres institutions pour le développement de leur projet en cours qui porte sur la gestion de l’énergie conventionnelle et de l’énergie renouvelable dans le pays.

Les partenariats public-privé peuvent jouer un rôle central

Anna Beranek, directrice Monde des communications et des affaires gouvernementales pour Siemens Gamesa, a évoqué la nécessité, pour les gouvernements, de mettre en œuvre des politiques et des réglementations appropriées, de rationaliser les programmes d’attribution de permis, d’investir dans l’accélération de la construction de réseaux d’électricité renouvelable et de disposer d’un cadre réglementaire stable entre le secteur public et le secteur privé si le continent veut pouvoir assumer le doublement de la population africaine et le probable triplement de la demande d’énergie d’ici 2040. Glenn Pierce-Oroz, directeur senior des relations internationales et des projets spéciaux de Sustainable Energy for All (SEforALL ou SE4ALL – Énergie durable pour tous), a ajouté que des stratégies, assorties d’un travail analytique, d’une planification et d’un renforcement des capacités adaptés, sont également nécessaires pour rendre le processus aussi durable que possible.

Johan van den Berg, chef du secrétariat du Partenariat Afrique-UE pour l’Énergie (PAEE), a fait une remarque sur l’importance de l’Initiative Afrique-UE pour l’énergie verte et indiqué qu’il se sentait encouragé par la présence d’acteur·rice·s du public-privé à la table ronde. Il a plaidé pour l’inclusion d’une variété beaucoup plus importante de participant·e·s, y compris issu·e·s de la société civile, dans les efforts d’accélération des transitions énergétiques.

En conclusion, les intervenant·e·s ont souligné combien il est important de clarifier le processus décisionnel et d’accélérer la mise en œuvre.

Glenn Pierce-Oroz : les entreprises privées aimeraient savoir ce qu’elles doivent faire dans les six à douze prochains mois, en phase avec les politiques et réglementations gouvernementales, pour mettre en place des processus favorables aux objectifs climatiques et à des transitions énergétiques abordables.

Carlos Yum : la recherche d’un meilleur cadre réglementaire, avec l’appui constant de l’UE et d’autres institutions et parallèlement à des taxes institutionnelles, pourrait favoriser et accélérer la transition énergétique et permettre de la concrétiser.

Anna Beranek : pour les fabricants d’éoliennes comme Siemens, il serait crucial de savoir si l’industrie de l’éolien est considérée comme un secteur stratégique et reçoit donc le même appui et les mêmes financements gouvernementaux que ceux dont bénéficient les autres secteurs stratégiques pour atteindre leurs objectifs en matière de transition énergétique africaine.

Stefano Signore : la Commission européenne a souligné la nécessité de réaliser plusieurs de ses objectifs annoncés et d’avoir une discussion plus approfondie avec les pays partenaires afin de progresser dans les différents travaux en cours. Il n’y a pas de place pour le relâchement.

Marcus Berndt : nous avons besoin de politicien·ne·s, d’entrepreneur·euse·s et d’investisseur·euse·s avides de trouver des moyens d’imposer le changement. Nous avons également besoin d’un solide cadre de planification et d’un bon cadre d’investissement.

Johan van den Berg : le travail peut s’accélérer et il est particulièrement gratifiant d’observer les évolutions sur le terrain.

Pour en savoir plus : COP27: Next Steps of Africa-EU Green Energy Initiative Highlighted at the EU Pavilion – Africa-EU Energy Partnership (africa-eu-energy-partnership.org)

Le PAEE repose sur son Groupe de pilotage: