RAPPORT : L’Europe reste leader mondial du financement de l’ODD 7 en Afrique – les mesures en faveur de l’accès universel à l’énergie doivent s’accélérer

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Addis-Abeba, Éthiopie – 17 décembre 2024
Mandaté par le Partenariat Afrique-UE pour l’énergie (PAEE), le troisième rapport sur les « flux financiers européens vers l’Afrique dédiés à l’ODD 7 » montre que les investissements actuels en faveur de l’objectif de développement durable 7 (ODD 7) des Nations unies en Afrique ont permis d’accomplir des progrès notables, mais que des efforts accrus seront nécessaires pour atteindre l’objectif d’accès universel à l’énergie propre sur le continent.
S’appuyant sur les deux premiers rapports, la troisième édition présente une analyse exhaustive du paysage financier dédié à l’ODD 7 en Afrique sur la période 2014-2022, soulignant la contribution essentielle de l’Union européenne, mais montrant aussi clairement l’écart qui persiste entre les progrès actuels en faveur de l’ODD 7 et l’objectif 2030.
Le rythme des avancées reste trop lent pour permettre d’atteindre l’ODD 7 en Afrique, particulièrement si l’on considère l’objectif 2030, et ce, malgré les contributions considérables de l’Union européenne, de ses États membres, d’autres donateurs publics et des gouvernements africains qui ont conduit à la création d’infrastructures vitales. Les répercussions de la pandémie de COVID-19 et les chocs associés aux tensions géopolitiques ont également ralenti la progression ces dernières années.
Parmi les cibles de l’ODD 7, l’énergie renouvelable est le secteur qui a bénéficié du montant de financement mondial le plus élevé avec un total de 34,3 milliards d’euros, suivi par l’accès à l’électricité à hauteur de 22,2 milliards d’euros. Incidemment, il s’agit également des secteurs qui ont enregistré le plus d’avancées. La capacité d’énergie renouvelable installée a doublé, passant de 32,5 GW en 2014 à 54,9 GW en 2022, tandis que le taux d’électrification a largement augmenté, passant de 38,26 % en 2014 à 51,43 % en 2022. Ces résultats laissent toutefois 588 millions de personnes sans accès à l’électricité. C’est dans le domaine de la cuisson propre que l’Afrique accuse le plus grand retard dans la réalisation de l’ODD 7. Même si la proportion de la population africaine utilisant des combustibles et des technologies de cuisson propres a légèrement augmenté pour atteindre 33,6 % en 2022 contre 28,8 % en 2014, les progrès dans ce domaine ne suivent pas le rythme de la croissance démographique en Afrique.
Les institutions européennes et les États membres de l’Union européenne restent les leaders mondiaux du financement des projets liés à l’ODD 7 sur le continent africain. Sur la période 2014-2022, les financements de donateurs publics en faveur de l’ODD 7 ont atteint 61,7 milliards d’euros, les contributeurs les plus importants étant les institutions multilatérales (35 milliards d’euros). L’Europe vient en deuxième position pour les engagements publics liés à l’ODD 7 avec un total de 18,7 milliards d’euros. La majorité de ces financements (95 %) sont conformes aux critères de l’aide publique au développement, tout en étant principalement axés sur la production d’énergie renouvelable (57 %) et sur les projets de transmission et de distribution (29 %).
L’Europe joue également un rôle majeur dans la mobilisation d’investissements du secteur privé, puisqu’elle a obtenu 3,7 milliards d’euros de financements privés pour des projets liés à l’ODD 7, ce qui équivaut à 27 % du total des financements du secteur privé mobilisés en faveur de l’ODD 7 sur la période. Au cours des dix prochaines années, l’Europe restera probablement un des principaux catalyseurs des investissements du secteur privé, qui sont indispensables pour combler le déficit d’investissement face à des fonds publics limités.
Les progrès en faveur de l’ODD 7 dépendent également beaucoup des efforts croissants réalisés par les États africains. Entre 2014 et 2022, les gouvernements nationaux africains ont dépensé 105 milliards d’euros en faveur de l’énergie. Ces dépenses sont tombées à des niveaux dangereusement faibles en 2021 et en 2022, période à laquelle l’impact du COVID-19 et les problèmes associés à la dette publique et aux faiblesses macro-économiques ont ravagé les finances publiques sur l’ensemble du continent. Pour que l’ODD 7 devienne une réalité en Afrique d’ici 2030, des efforts financiers exceptionnels seront nécessaires de la part de toutes les sources de financement.
« L’accès universel à l’énergie en Afrique est un défi considérable, mais pas insurmontable. Avec une volonté partagée, une ambition renouvelée et davantage d’interventions fondées sur des données probantes, nous pourrons accélérer les avancées en faveur de la réalisation de l’ODD 7 en Afrique », note le Dr Towela Nyirenda Jere, chef du Secrétariat du Partenariat Afrique-UE pour l’énergie.
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Pour télécharger le rapport complet (en anglais) : European Financial Flows on SDG7 to Africa – Third Edition – Africa-EU Energy Partnership